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Le roi des marcheurs de Roissy_01.jpg

Thibaut Huchard

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Réduire les sources d'inspiration de Thibaut Huchard au Moyen Àge est injuste car sa curiosité artistique le porte bien au-delà des XIe et XIV° siècles, qu'il adore. Il puise aussi bien chez Jean Fouquet, Jan Van Eyck et Paolo Uccello que, beaucoup plus proche de nous, Leon Golub.

Cependant, c'est dans les représentations médiévales grouillant de personnages pris dans une perspective approximative qu'il choisit de placer ses scènes contemporaines. L'incendie de Notre-Dame de Paris prend ainsi des allures de combat urbain actuel (un sujet qu'il avait déjà traité sur une grande toile, Hyène, présentée au Salon de Montrouge), même si des drakkars rappellent la conquête normande de l'Angleterre figurant sur la tapisserie de Bayeux. Derrière Le Roi des marcheurs de Roissy, où un groupe de preux chevaliers brandit la bannière fleurdelisée, surgissent une autoroute et des avions. Une manière de dénoncer des situations actuelles, des fausses vérités et des conflits d'opinion en utilisant un langage du passé, distancié, laissant toutes les interprétations possibles.

Aujourd'hui, il s'est lancé dans un vaste polyptyque, reprenant mille détails figurant sur ses anciens dessins. Comme Rodin réagençant pendant des années ses premières formes de la Porte de l'Enfer, Thibaut Huchard reprend ses collages de calque pour la peinture principale, utilise un graveur laser qui redécoupe des motifs déjà existants pour le bois de la prédelle sculptée. Il n'utilise que quelques rares couleurs et leurs nuances. Et il complète son œuvre d'imagier médiéval par des écritures cursives écrites à la tablette numérique.

Une manière de marier son attitude de moine enlumineur, reclus dans son scriptorium, avec les techniques d'aujourd'hui.

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